« Pour voir qu'il fait noir, on n'a pas besoin d'être une lumière » Philippe Geluck

Quand on est le cadet, on tente toujours de tout faire pour marcher dans les pas de son aîné, de lui ressembler même si ce ne sera jamais aussi concluent que l’original. Jesse n’a jamais fait partit de la norme, des gamins qui font tout pour qu’on les confonde avec leur frangin. Il n’avait rien d’un génie, et se fichait éperdument de la science et de tout ce qui pouvait s’y rapporter. Petit rejeton d’une famille un peu en marge, Jesse a passé son enfance à faire tout le contraire de son père et son frère, apaisant le quotidien difficile d’une mère au bord de la crise de nerfs. Rebelle dans l’âme, emmerdeur professionnel, Jesse en a fait voir de toutes les couleurs à ses voisins, ses enseignants qui finirent par annoncer à sa génitrice que le gamin était bon à rien, si ce n’est balancer des boules puantes et faire toutes sortes de blagues plus douteuses les unes que les autres.

Ses années lycées, forgèrent son caractère de meneur aux airs fortement assumé de délinquant. Dur à cuire, il a collectionné les bleus et autres blessures de guerre, changeant de copine comme on peu changer de chemise. Toxico à ses heures perdues, il passait le plus clair de son temps à zoner avec ses copains. Absentéisme qui aurait dû faire de lui le dernier de sa promo et pourtant, les gênes d’un père surdoué ont finit par faire leur grande entrée dans sa petite cervelle faisant de lui le numéro un de sa classe. Comme quoi délinquance et génie peuvent parfois aller ensemble. Petit génie qui finit par trouver sa voix lorsque la petite famille s’établit à Las Vegas. Lui qui avait toujours eu horreur des maths, les chiffres devinrent ses meilleurs amis, remplissant les poches de son jean aussi rapidement qu’elles pouvaient se vider en drogues et autres substances illicites qui étaient devenues ses meilleures amies. Délaissé par son aîné, Jesse a finit par quitter sa mère pour s’envoler vers l’Australie. Installé depuis moins d’un an dans la capitale, le jeune homme a bien vite réussit à se faire de nouveaux amis, continuant de faire ce qu’il sait faire le mieux : rien.

Les récents événements l’angoissent, et bien qu’il ne cesse de dire le contraire, ce qui pourrait arriver à son frère le tracasse. Le marginal commence enfin à agir comme le ferait un membre d’une même famille, et bien qu’il se fiche de cette prétendue rébellion et tout ce qui l’accompagne, il serait capable d’abandonner ses amies Mary et Jane si jamais son frère venait à être en danger. Enfin, c’est une façon de parler. Surtout que depuis quelques temps Jesse a découvert une nouvelle substance : The Obsessive Devotion, et les effets de la dangereuse addiction qui l’accompagne se font déjà sentir. Hyperion est un Enfer duquel on rêve de s’échapper, lui rêve d’y retourner un peu plus longtemps à chaque prise.

[ Cf histoire de son frère Oliver Reed ]