''Je jette au ciel, tous tes serments, après tout, entre tes mains, ils ne sont qu'une poignée de cendres.'' Si il y a une chose à savoir sur Aaron, c'est qu'il est brisé. Oui, Aaron est tout simplement un homme brisé, vidé, epuisé, qui n'a absolument plus rien à perdre. Cela explique sans doutes pourquoi il est aujourd'hui avec Aube le leader du groupe de chasseurs. Prêt à jeter ses dernieres forces, et espoirs dans la bataille il n'a pas peur de la mort, au contraire, elle pourrait très bien être une douce délivrance aux tourments du jeune homme.

Parfois, un véritable paradis, où il fait bon vivre peut très vite se transformer en malheureux cauchemar, ce fut ainsi le cas pour Aaron. Il a toujours su être condamné à une certaine solitude, et cela depuis qu'il a perdu sa mère alors qu'il n'était encore un jeune enfant, grandissant auprès d'un père distant et rarement présent pour son fils, il apprit très vite à se débrouiller seul. Pendant son adolescence, il fit la connaissance d'un vieil homme qui lui apprit l'existence du virus dans le monde, et de sa destinée : sa mère était une chasseuse, et lui avait reçu ses dons en héritage. Prenant cet homme pour un fou, il mit quelques mois à le croire alors que toute l'Amérique plia sous l'assaut de mort inattendues. Ainsi, il commença à accepter son sort, et à s'entraîner, devant un bon petit soldat, il fit la rencontre lors de ses dix huit ans de sa terre d'exile. Son doux parfum vient encore aujourd'hui glisser sur le corps d'Aaron, elle qu'il avait tant aimé, elle pour qui il avait tout quitté, sa destinée, sa famille meurtrie. Oui, il lui avait tout donné, et elle lui a tout rendu jusqu'au jour ou un drame se produisit, c'était il y a six mois, après une ballade sur la plage, le monde si parfait du bel homme a chaviré dans les ténèbres, ils furent attaqué par un étrange homme, un vampire, qui contamina la pauvre épouse avant de s'enfuir. Nul ne sait ce qui est advenu de ce monstre, mais personne n'ignore que la pauvre épouse à été contaminé, le virus eut raison d'elle que trop rapidement. La femme en question a aujourd'hui rejoint les meurtriers, n'ayant aucuns souvenirs de celui qui avait été pendant des années l'homme de sa vie. Abandonné par celle qu'il a aimé, qui n'est aujourd'hui qu'un monstre, il décide de la venger, en l'honneur de la femme si parfaite qu'elle avait pu être de son vivant.

'Je reste hors du temps, les yeux plein d'orage... Sans destination, je ne sais comment me détourner de ces ténèbres, qui trop souvent m'ont affaibli. A défaut de pouvoir y échapper, j'y laisserai mon dernier souffle. Pourtant, j'espère en silence, que mon cœur cessera de n'être qu'ombre... Je prie en silence, pour trouver la lumière de la rédemption.''

L'histoire d'Alis aurait pu être banale, insipide... Vide de tout sens, et de toute passion, quelques malheurs, quelques drames ne suffisent pas à rendre un personnage remarquable. Pourtant, son parcours l'a fait basculer dans des ténèbres, qui ont rendu son cœur silencieux... Tout commença dés l'enfance, s'émancipant très jeune d'une famille brisée, d'une mère traumatisée par la mort de son mari, enchaînant des beaux pères parfois violents, parfois fous alliés. Le jeune Alis déplora souvent de ne connaitre son véritable père, celui qui lui avait laissé pour seul souvenir des liasses de billets... Une vie confortable lui était offerte, pourtant, cette vie manquait cruellement du parfum de l'amour. C'est ainsi sans grands regrets que lorsqu'un inconnu tapa à sa porte à ses 16 ans, lui annonçant qu'il avait une mission, combattre les forces du mal, il le suivit sans grands regrets... Fuyant une vie désastreuse, pour une cause qu'il jugeait juste, apprenant très vite les différents arts de combat, il est désormais un combattant hors pair. Pourtant, cette cause lui parait bien plus insipide et cruelle qu'elle ne lui paraissait a ses débuts, et cela, depuis que celle-ci l'ait poussé à commettre un crime : devant éliminer un soit disant vampire, un soir de pluie, emporté par la routine, il élimina la victime en quelques minutes... Toutefois, c'est ainsi que sa vie bascula dans les ombres, il n'élimina pas un vampire ce soir la, mais bel et bien un innocent... Depuis ce jour, ses nuits sont hantés par milles remords, enchaînant les cauchemars et s'interdisant tout bonheur, Alis est désormais une machine de guerre, s'éloignant de toute émotion humaine. Seule la rédemption est aujourd'hui dans son esprit, l'atteindra il un jour ? Il ne le sait que peu, une chose est sûre, il cherche à échapper à ces cauchemars à travers les effluves de l'alcool dans lequel il sombre peu à peu... Une chose est sûre, le combat pour le repentir d'Alis ne fait que commencer, et les rencontres qu'il risque de réaliser sous peu, vont faire de lui un personnage crucial dans l'apocalypse. Destin, vous avez dit destin ?

« Vous ne résoudrez peut-être pas tous vos problèmes en adoptant une attitude positive, mais vous agacerez tellement de gens que cela en vaudra la peine. » Herm Albright

Il est dit que notre destin, tôt ou tard, nous rattrape toujours. Comme si tout était écrit par avance. Ce fut le cas pour Allan. Sa mère, redoutable chasseuse mais vivant la plupart du temps sous les ponts, l’abandonna à sa naissance afin de lui offrir selon ses propres termes « un avenir meilleur ». Il ne tarda pas à être adopté par la meilleure famille qui soit. Des parents aimants, bien qu’un peu trop possessifs et peureux. Pourtant Allan ne se sentait pas à sa place parmi eux. Il ne le leur montra jamais trop clairement mais quelque chose, son intuition peut être, lui soufflait qu’il n’était pas de ce monde là. Il se sentait tout simplement différent. A l’âge de 18 ans, alors que l’apocalypse ravageait l’humanité entière, il fut confronté à un de ces « vampires du virus ». Il aurait du périr comme tant d’autres mais il fit preuve d’un sens du combat remarquable et ne tarda pas à envoyer la sangsue aux oubliettes. Ses cinq sens semblaient plus aiguisés que jamais, comme s’il découvrait un autre monde, et surtout on aurait pu croire qu’il était ceinture noire de tous les arts martiaux répertoriés à ce jour.

Trouvant cela fantastique, dans tous les sens du terme, Allan s’amusa dès lors à découvrir ses facultés, à repousser ses limites toujours plus loin sans se soucier du danger ni des autres autour. C’est finalement un chasseur qui stoppa son attitude suicidaire après un sermon bien garni. Une heure plus tard, il lui révéla finalement qui il était, comment combattre les créatures démoniaques. A lui de décider entre continuer une vie « normale » et exploiter ses dons. Allan préféra la deuxième option, épaulé par son nouveau mentor, Alis Stevenson. Les deux hommes sont ainsi depuis quelques semaines sur l’Hyperion, afin de sauver l'ultime refuge des humains.

« And you asked me what I want this year and I try to make this kind and clear. Just a chance that maybe we'll find better days. I need some place simple where we could live and something only you can give. That's faith and trust and peace while we're alive. So take these words and sing out loud, 'cause everyone is forgiven now. Because tonight's the night, the world begins again. I wish everyone was loved tonight and somehow stop this endless fight. Just a chance that maybe we'll find better days. »

La chasse pour les Gordon ? C’est tout simplement une histoire de famille. Son père, son grand-père, son arrière grand-père et tous ceux avant lui en étaient avant elle. De père en fils, l’héritage fut transmis avec brio. Louve vint pourtant bouleverser l’ordre établi. Imaginez la déception de son géniteur en apprenant que la lignée serait interrompue sous prétexte que sa femme avait mis au monde…une fille. Lorsqu’il prononçait ce dernier mot à vive voix, on pouvait sentir tout son mépris. Comme si le sexe faible pouvait s’adonner à la traque aux créatures démoniaques ! Véritable garçon manqué, Louve était pourtant loin d’être faible. Elle délaissait les poupées et dînettes pour grimper aux arbres, provoquer les autres petits hommes de son âge, ou encore jouer au ballon rond. Son père ne voulait pourtant rien voir, rien savoir, refusant de l’entraîner sous prétexte qu’elle ne serait jamais assez forte, qu’elle n’y arriverait jamais. Dotée d’une volonté de fer, Louve mettait tout en œuvre pour changer cette vision arriérée des femmes mais rien n’y faisait et sa mère était trop douce et effacée pour prendre correctement sa défense.

C’est finalement un ami chasseur de sa famille qui décida de la former lorsqu’elle fut âgée de 17 ans, bien que son père lui conseilla de ne pas perdre son temps avec elle. La blondinette fit des progrès considérables en peu de temps, elle mettait du cœur à l’ouvrage et ne se décourageait jamais. Une complicité maître-élève très ambiguë ne tarda pas à s’installer. Directe, Louve commença même à lui faire des avances, à lui faire comprendre qu’il lui plaisait. En plein milieu d’un entraînement il finit par céder à l’inévitable et ils entamèrent une liaison secrète. L’avouer aux parents de la jeune femme aurait été une folie, ils adoptèrent ainsi le fameux proverbe « vivons heureux, vivons cachés ». Mais vous connaissez l’autre diction, n’est ce pas ? « Tôt ou tard, tout se sait. » Le père de Louve voulut un jour voir comment combattait sa fille, puisque son ami lui avait tant vanté les mérites de sa progéniture. Il les trouva au lit, et autant vous dire qu’ils ne jouaient pas à un jeu de société. Furieux, une bagarre particulièrement dure s’ensuivit entre les deux hommes et le soir même, il avait mis sa fille à la porte. Elle n’était décidément bonne à rien, il ne s’était pas trompé. Détruite, Louve fut quelques temps hébergée par son amant mais elle ne trouva plus aucun plaisir à sa compagnie. Leur liaison au goût si savoureux de l’interdit n’avait plus l’éclat d’antan maintenant qu’elle l’avait coupée de sa famille. Elle reprit donc les routes, prête à œuvrer en solitaire, ce qui l'a menée à Hyperion puis à Sydney.

« No one knows what it's like. To be the bad man. To be the sad man. Behind blue eyes. No one knows what it's like. To be hated. To be fated. .To telling only lies. But my dreams…they aren't as empty as my conscience seems to be. No one knows what it's like to feel these feelings. Like I do. And I blame you. »)

Névrose. Paranoïa. Folie. Psychose. Le résultat d’une vie à traquer des créatures toutes plus irréelles les unes que les autres. Démons. Vampires. Sorciers. Sarah Blackheart lutta si fort, si intensément contre eux, elle vit de si près tout le mal qu’ils pouvaient faire qu’elle en perdit peu à peu l’esprit. A tel point qu’elle en vint à essayer de tuer de ses propres mains ses deux fils et sa fille. En les étranglant. En les noyant. En les intoxicant. Des tentatives toutes soldées par des échecs mais qui perturbaient énormément ses enfants. Le père était mort des années plus tôt, assassiné par un puissant démon dont le couple n’avait pas réussi à venir à bout. Un instant, le visage déformé par la rage, Sarah pouvait serrer le cou d’un des petits de toutes ses forces, avant de prendre dans ses bras ce dernier en pleurant toutes les larmes de son corps. Un état de schizophrénie avancée qui terrifiait sa progéniture, incapable de prédire ses changements d’humeur. Ils refusaient toutefois d’être séparés d’elle et n’en touchaient mot à personne, apprenant à se serrer les coudes, à garder leur secret surtout. Alors que le plus âgé, Stefan, avait tout juste quatorze ans, l’apocalypse se déclara. La folie de Sarah prit alors une tournure plus sérieuse encore. Voyant que le danger était plus imminent que jamais, elle décida d’accomplir son « devoir de mère », de faire ce qui lui croyait être le mieux. Un coup de feu. Un son qui fendit l’air, qui resterait à jamais gravé dans les mémoires des enfants tourmentés, qui les hanterait ensuite chaque nuit. Voilà comment l’enfer commença véritablement pour eux. Elle tua Emma, et blessa Stefan qui s’était interposé la sauver. Les deux garçons auraient sans doute rejoints leur petite sœur si un miracle ne s’était pas produit. Leur oncle, John, qui pour la première fois de leur vie, avait choisi ce jour-ci pour leur rendre visite, et surtout pour les former face à l’arrivée des forces obscures sur Terre. Il parvint à maîtriser Sarah, mais il était arrivé trop tard pour sa nièce. Leur mère fut envoyée en asile psychiatrique, et c’est leur sauveur se chargea de leur éducation. Il leur apprit tout ce qu’il y avait à savoir sur la chasse, constatant qu’ils se montraient bien plus doués qu’il ne l’aurait cru dans cet exercice.

Les années s’écoulèrent, et ils ne parlaient jamais entre eux de ce qui avait bien pu arriver. Kenneth ressentait parfois le besoin d’aborder le sujet mais il se heurtait toujours à un mur solide. Stefan refusait obstinément de faire rejaillir des souvenirs si douloureux, se mettant même dans des colères noires quand son frère tentait d’aborder le sujet, se sentant atrocement coupable de n’avoir su protéger Emma. La malédiction semblant flotter au dessus des Blackheart se confirma lorsque leur oncle aussi décéda sous les assauts d’une créature démoniaque. Puis il y eut Isobel. Dès le tout premier instant, Kenneh sut qu’elle ne leur apporterait que des ennuis, ne serait-ce que par la flamme qu’elle venait d’allumer dans les yeux de Stefan. Ce dernier lui imposa d’ailleurs la présence de la belle, et il la fit même entrer dans la famille en l’épousant. L’animosité entre Isobel et lui ne fit que s’accentuer, il se sentait comme menacé par elle, comme s’il craignait qu’elle lui vole sa place dans le cœur de son grand frère. Il ne parvenait pas à le cerner, ni à la supporter, avait même l’impression qu’elle se jouait d’eux. Stefan ne voulait rien entendre, et Kenneth dut bien apprendre à vivre avec elle. Tout le mépris qu’il ressentait à son égard commença toutefois à se transformer en attirance physique malsaine. Un mélange chimique qui n’était destiné qu’à exploser. Puis il y eut ce soir où il avait bien trop bu, jusqu’à en perdre la raison. Stefan était absent et elle était là, se moquant ouvertement de son allure pitoyable. Comment cela se déroula ensuite…il n’en garda que des souvenirs diffus. Son esprit embrumé ne se rappela que de ses gestes hâtifs, de ses coups qui se transformèrent en caresses brutales, il se rappela qu’elle avait lutté mais qu’il avait fini par la maîtriser et par la posséder. Il se souvint de ses larmes silencieuses puis de cette rage qui s’était emparée d’elle, qu’il n’avait pu arrêter. Cette nuit-là elle le laissa pour mort, ou en tout cas le crut. Mais il survécut à ses nombreuses blessures et incapable d’avouer l’atroce vérité à son frère, il raconta qu’elle avait cherché à le tuer sans raisons et s’était enfuie. Ils n’en reparlèrent plus après sa guérison, Isobel n’était plus là mais elle les séparait plus que jamais, comme un mur invisible se dressant entre eux. Kenneth dut quant à lui faire avec tous ses remords, au fond peut être aurait-il préféré qu’elle aille au bout de son meurtre plutôt que d’avoir tant de mal à supporter le regard de Stefan.

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