Ce soir-là, un tas d'images me revenait en flash ; le passé : mon enfance, la peur du sang, les fuites incessantes, l'assassinat, la vengeance, l'amour, la mort, Démétri, enfin le passé... Inconsciemment je jouais avec mes propres nerfs quand son visage est réapparut comme dans un mauvais rêve, l'envie de ne plus rien oublier, me souvenir de tout : les petits mots, les actes, être la bête de foire, souffrir... Machinalement, je me levai du fauteuil dans lequel j'avais passé je ne sais combien temps, immobile et impassible comme une statue de pierre, j'étais partie en direction du placard de ma chambre et j'en avais extrait une grosse boîte en carton aux côtés abîmés. Je le retournai au-dessus de mon lit avant d'étaler tout ce qui en était tombé. Un amas de feuilles et de papier en tout genre, certains avaient toujours été inutile, d'autre avaient fini par perdre leur utilité au cours des années. Je savais ce que je cherchais, cette boîte correspondait aux images que j'avais eus plus tôt, c'était triste à dire, mais mon passé tenait dans une boîte. Lorsqu'enfin je trouvai ce que je désirais, un cri de satisfaction sorti de ma bouche. Sans prendre le temps de ranger je repartie en direction du salon examiner mon trésor. Les plans de la cathédrale du moins ce qu'il en restait, des points faibles de démon et autres choses que j'avais réussi à collecter durant ma captivité.

Ma tête bouillonnait, à quoi mon ressasser le passé lorsqu'il n'est plus ? Je poussai violemment la table avant de sauter de ma chaise et de prendre la porte. J'avais besoin d'air, je suffoquai dans mon propre corps, je n'avais pas de direction, je ne voulais plus réfléchir à cet instant j'aurais tellement aimé m'arracher le cerveau. Je marchai pendant plusieurs minutes, ou peut-être une heure voir plus et je finis par m'arrêter exaspérée. J'étais face aux ruines de cathédrale, je la contemplai un temps. Je sentais peu à peu la fatigue gagner chaque passerelle de mon corps.

-Ça n'a aucun sens !

J'allais repartir, pourquoi rester plus longtemps ici ? Toutefois, quelque chose retint mon attention, parfois avoir un virus peut s'avérer utile. Il s'agissait d'un craquement ou quelque chose s'en approchant fortement. Prudente, mais à la fois ronger de curiosité j'étais à recherche de l'origine du bruit. La curiosité est un vilain défaut et j'aurais dû m'abstenir cette fois de vouloir combler ce vide. Mon corps se raidit, Scott et Faust ensemble, pourtant leur relation n'avait rien de cordiale. Scott était même en assez mauvaise position, mon coeur se resserra dans ma poitrine. Le sourire carnassier de Faust ne faisait que conforter l'idée que tous deux savait que j'étais là. L'allure impassible et froide, mais le corps bouillonnant à l'intérieur je sortie de l'ombre. Je n'avais aucun plan et quoi que je fasse je ferais du mal à l'un... Souffrir était devenu une chose de commun avec le temps qui régnait, mais je ne pouvais pas consciemment prendre partie. Ils attendaient une réaction s'était évidement , mais j'étais liée aux deux. Ma tête recommençait à émettre un tas d'éventualité plus ou moins probable. M'allier à Faust revenait à trahir Scott et inversement. Je ne leur avais jamais rien promis, pour autant, mais il y a des choses qui n'ont pas besoin d'être dites, on le sait c'est tout.

-Je n'ai rien à voir avec vos histoires !

Partir était le mieux qu'il reste à faire, sans plus de mots, le coeur à moité démoli, une boule rongeant mes entrailles, mais d'apparence toujours forte je passais à côté des deux hommes sans leur adresser aucun regard. Tant qu'on ne choisit pas tout reste possible, choisir signifiait en perdre un et j'avais besoin des deux