''More she went away, more I became sadistic''. Aujourd'hui, Nathanaël fait partie des vampires les plus sanglants. Il vit dans un luxueux manoir qu'il s'est offert, la vente de ses toiles faisant de lui une créature aux revenus élevés, le fait de piller des charognes également. Charognes se faisant très rares aujourd’hui, ce qui a obligé Nathanaël à intégrer le refuge des humains restants. Il était loin de se douter de ce qui l’attendait là bas…il l'a su, et tout est devenue la fois plaisir, Douleur et complexité. Jusqu'à ce qu'il bascule totalement...

« Nathanaël W. Hilfiger ne s'est pas mis à peindre parce qu'il avait toutes ces figures dans la tête. Seulement il se mit à peindre, et les figures se montrèrent». La vie qui va suivre est celle d’un homme profondément tourmenté par le questionnement dès son plus jeune âge. Né d’une mère effroyablement névrosée et d’un père qui lui est encore inconnu aujourd'hui, Nathanaël devint très vite le chef de famille, aidant sa mère à s’occuper d’un frère atteint d‘une maladie mentale; veillant par la même occasion sur deux petites sœurs bercées par les émois de l’adolescence. Une bien jolie famille, se reposant bien trop sur ses fines épaules de jeune homme ne comprenant pas le caractère glacial, intriguant, de sa mère, encore moins l’histoire familiale faite d’incohérences. Pourquoi ne voyaient-ils pas leurs grands parents qui vivaient pourtant à quelques pas de leur appartement lugubre ? Pourquoi les cadettes ne ressemblaient-elles point aux ainés, alors qu’ils avaient été sensés partager le même père finissant par abandonner le domicile familial ? Pour combler son incertitude, pour se décharger d’une façon émotive, Nathanaël, habile de ses mains, peignait sa vie lorsque les siens avaient le dos tourné, lui reprochant sans cesse de s’aventurer vers une voie qui était sans avenir, qui faisait trop ressortir son coté d’homme éternellement rêveur, fuyant tout ce qui se rapportait à cette sombre réalité. Jusqu’au jour où cette réalité le rattrapa, jusqu’au jour où le jeune adulte reçu ses premières confidences de la part de sa mère laissant cependant planer une part de mystère. Des révélations qui auraient peut-être dues rester secrètes, car elles chamboulèrent l’artiste tout au long de sa vie. Le caractère névrosé de cette mère sinistre avait au fond toujours été existant. Celle-ci, issue d’une famille nombreuse constituée de quinze enfants venait tout simplement de revenir de l’enfer en acquérant la majorité. Des aînés se prostituant sans peine dans le but de venir en aide au foyer, un père abusant d‘elles. Un père ayant violé l’une des dernières…elle. Un père l’ayant mise en couche, donnant naissance à un fils malade, qui n'allait pas longtemps survivre. Mais lui dans tout cela ? Avait-il était le deuxième poison à naître ? Il n’obtint jamais de réponse. Et ce fut ici le déclenchement de troubles du comportement, le jeune homme resplendissant par sa bonté, par sa générosité, commettant ses premiers écarts, séjournant parfois à la clinique pour cause de dépression, coupé du monde extérieur, s’exprimant surtout grâce à la peinture. La haine de soit venait de pointer le bout de son nez. Il haïssait son grand frère qu’il considérait comme un poison, il se dégoutait lui-même, n’ayant pourtant pas la certitude qu’il était officiellement le frère de sang de son aîné, cette absence de vérité le rongeant de l’intérieur. Malgré toutes ces failles, Nathanaël trouva sa raison de vivre: Tara. Histoire des plus étrange car le peintre avait justement mis cette aide soignante sur toile avant même de la rencontrer. Un don non développé, un coup du destin, une cause logique qu’il ne percevait pas ? Même après des années, le doute est encore présent. Et la seule certitude de Nathanaël à l’égard de cette prédatrice, c’est son amour pour elle. Puisque l’unique personne saisissant son art fut la seule qu’il laissa entrer dans son monde. Ils partagèrent un amour passionnel et destructeur, enfermés dans leur coquille, jusqu’au jour où plusieurs drames se produisirent. Nathanaël se réveilla un matin changé: vampire, ayant une seule image dans la tête, celle de son histoire avec Tara. L’envie de se joindre à elle fut encore plus oppressante que celle du sang. C’est alors qu’il vint à elle, la découvrant blessée, anéantie, transformée, mais surtout en charmante compagnie. Contrairement à lui, elle avait tout oublié de leur histoire, et ne se souvenait que d’un homme: « l’autre ». Homme qui joua par la suite de l’amnésie étrange de Tara. Le vampire devenu sanguinaire essaya d’appliquer les grands moyens avec cette idiote de femme se faisant influencer, ou lui mentant sans doute dans le but de rompre. Tantôt il la tortura verbalement et physiquement, tantôt il se montra plus doux, plus attentionné, mais rien à faire, elle lui échappa.

Son amour, son âme soeur, son délicieux poison, son oeuvre d'art, sa muse. Des peintures dans lesquelles il lit sa détresse, son état d'esprit. Il l'a retrouvée sur l'île d'Hyperion, cette troublante tentatrice soumise à son pire ennemi. L'amour de Nathanaël envers Tara n'a pas disparu suite à sa transformation. Il en est devenu que plus intense, obsédant, le détruisant de l'intérieur. Après l'indifférence, vint la reconnaissance. Elle sentit ce lien spirituel qui les unissait, elle l'avait toujours senti, étant la seule à entrer dans son monde, faisant partie intégrante de son univers. De nouveau munie de sa mémoire et de sa force physique après avoir été profondément affaiblie. Les retrouvailles après des siècles d'infortune. Mais on lui a retirée. Duncan l'a tuée, furieux de voir qu'elle avait pu se glisser à nouveau dans les draps du peintre. Animal sanguinaire qui n'est plus que l'ombre de lui-même, avide de vengeance et de violence après qu'on lui ait retiré celle qui fut sa tendre malédiction. Folie dans laquelle il tend à basculer...